Découvrez les techniques de pêche en surface de notre ambassadeur Jérôme.

Avant de rentrer dans les détails techniques de ce type de pêche si particulier, commençons par planter le décor en rappelant que la carpe est un poisson omnivore qui se nourrit essentiellement sur le fond, comme en témoigne notamment sa morphologie au niveau de sa bouche qui est orientée vers le bas de la tête, pour lui permettre de fouiller le fond et en extraire sa pitance.

Cependant, il est illusoire de croire qu’elle passe tout son temps sur le fond car c’est avant tout un animal OPPORTUNISTE qui, comme tous les animaux, s’adapte à son environnement et peut donc évoluer et se nourrir dans les différentes couches d’eau en fonction des disponibilités en nourriture du moment (insectes, larves, têtards, …) et de la saison (journées ensoleillées de printemps, périodes de hautes pressions atmosphériques, journées de fortes chaleurs,…) ou tout simplement pour se « dorer la pilule » au soleil.

Elles se montrent d’ailleurs très habiles dans cet exercice, en témoignent les nombreuses prises de carpes entre la surface et le fond avec des zigs rig ou encore en surface (qui n’a jamais essayé de piéger une carpe avec un morceau de pain ?).

C’est justement cette technique de pêche particulière de l’approche en surface que nous allons tenter d’aborder dans cet article.

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Pêche en surface : En mode « sioux » tu te mettras…

Comme dans toutes les approches, la première étape incontournable consiste avant tout à repérer les poissons. Une météo ensoleillée voire chaude (les premiers rayons de soleil de printemps qui réchauffent les couches supérieures de l’eau, des périodes de fortes chaleurs en été,…) sera déjà un premier indice qui vous permettra de penser que des poissons se déplaceront vers la surface.

Une fois ces paramètres de votre côté, il vous faudra alors partir à la recherche des zones propices où vous pourrez observer les carpes en surface et pour cela pas de secrets, vos yeux seront une fois de plus vos principaux atouts. Une bonne paire de lunettes polarisantes sera également un allié de taille, tout comme des jumelles. Ensuite, pour le repérage en lui-même, n’hésitez pas à rester discret et agile tel un sioux : gardez les yeux sur l’eau à la recherche de tout indice trahissant la présence de carpes. Utilisez le soleil à votre avantage pour vous camoufler et éviter de projeter votre ombre sur l’eau, évitez de trop vous montrer en général, n’hésitez pas à grimper dans les arbres pour augmenter vos chances de repérer vos cibles,… Prendre de la hauteur est souvent un gage de réussite pour le repérage.

Pêche en surface : Léger tu voyageras…

Traquer les carpes en surface ne nécessite pas d’emporter une tonne de matériel avec soi. L’étape incontournable pour avoir du succès étant le repérage et la mobilité, voyager léger prendra ici tout son sens. De mon côté, ce que j’emporte avec moi se résume à une canne 10 pieds, une épuisette, un petit tapis de réception type stalking, une banane d’amorçage avec les pellets ou croquettes et ma fronde ainsi qu’une trousse qui comprend les appâts d’eschage et le petit matériel nécessaire à confectionner les montages. En bref, un équipement léger qui me permet de parcourir de longues distances à la recherche des poissons en maraude sans me fatiguer ni être pénible à trimballer. Pour finir, selon le type d’eau où vous allez tremper votre ligne, un vélo peut être un allié précieux pour augmenter votre mobilité.

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Pêche en surface: Un matériel adapté tu utiliseras…

Côté matériel, et comme évoqué plus haut, mon choix s’est orienté vers une canne Shimano velocity en 10 pieds 3 lbs équipée d’un moulinet shimano 5500 XTD. Comme vous allez la garder en main la majeure partie du temps, le côté léger et maniable sera important ici pour plus de confort.

Côté montage, rien de bien compliqué : un flotteur, un émerillon, un bas de ligne et basta. De nombreux accessoires spécifiques à ce type de pêche existent sur le marché et nous facilitent grandement les choses.

Le premier élément important concerne le corps de ligne en lui-même. Optez pour un nylon flottant, ce qui va permettre une meilleure stabilité/tenue de la ligne sur votre spot (un nylon coulant va forcément entrainer votre montage petit à petit vers vous) et qui sera également nettement plus efficace au ferrage.

Pour le type de flotteur à utiliser, finit le bon vieux buldo, un large éventail de produits adaptés s’offre à vous sur le marché, à vous de choisir celui qui vous convient. L’intérêt d’en utiliser est qu’il va vous servir de lest pour lancer (certains sont pré lestés, d’autres se remplissent d’eau pour augmenter leur poids), d’indicateur de touche si vous perdez votre esche de vue et enfin leur forme permet également souvent de prévenir le risque d’emmêlement et d’avoir un auto ferrage efficace (forme qui favorise l’effet de résistance à l’eau en cas de touche). Des modèles comprenant une mousse amovible pouvant être boostée par vos soins existent également pour créer un halo huileux attractif  autour de votre esche. Leur installation sur votre corps de ligne est souvent un jeu d’enfant d’ailleurs donc pourquoi s’en priver ! A noter qu’il est toutefois possible de s’en passer en n’utilisant qu’un hameçon relié directement à votre ligne, si vous pratiquez une approche juste sous votre scion très près de la bordure. C’est notamment le cas lorsque j’esche un morceau de pain par exemple.

Côté bas de ligne, optez également pour un matériel flottant dédié à la pêche en surface ou au zig rig. Petite astuce supplémentaire pour optimiser encore la flottabilité de ce dernier : l’enduire avec un peu de vaseline. Concernant sa longueur, il pourra varier entre 50 cm et 1,5 mètre en fonction des conditions et de l’activité des poissons (le rallonger lorsque les poissons sont plutôt méfiants peut être un gage de réussite). La partie terminale qui compose l’hameçon peut se monter de différentes façons, tout dépend de l’esche utilisée. Trois possibilités : l’eschage directement sur l’hameçon, à l’aide d’un élastique comme le font les pêcheurs au coup ou encore plus classiquement sur un cheveu. Dans les deux premiers cas de figure, je réalise un nœud Palomar pour raccorder mon hameçon, dans le dernier un bon vieux nœud sans nœud fera le job ! Dans tous les cas, il sera ici primordial de coller votre appât le plus possible à votre hameçon, et notamment si vous optez pour un eschage sur un cheveu.

Dernier petit détail concernant l’hameçon, utilisez de préférence un style wide gape avec œillet droit (pour le nœud Palomar) voire légèrement sortant (pour le nœud sans nœud), cela évite des angles trop marqués au niveau de l’œillet comme on utilise du nylon en bas de ligne (qui est plus rigide que la tresse) et d’avoir une présentation plutôt linéaire de votre montage et de votre appât sur la surface. Là aussi des modèles spécifiques existent, à vous d’adapter cela à vos conditions de pêche, à la taille des poissons traqués, au type d’esches utilisées,…

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Côté appâts, ce qui flotte tu choisiras…

Comme indiqué, tout ce qui flotte pourra servir d’esche dans ce type d’approche. Du traditionnel morceau de pain aux morceaux de mousses colorées, en passant par le liège, les pop ups, les esches artificielles en plastique (pellets, croquettes, pain,…), les imitations d’insectes, les croquettes pour chien/chat qui flottent (ce n’est pas le cas de toutes les croquettes donc attention), les pellets flottants, le pop-corn,…, un large éventail de possibilités s’offre à vous.

Des accessoires tels que le Zig Aligna de chez Fox (pour les morceaux de mousse colorés) ou le nash bread system (pour le pain) sont également très efficaces et facilitent le job dans bien des situations.

A noter aussi que la pêche se faisant en surface, n’hésitez pas à augmenter l’attractivité de vos appâts en les faisant tremper ou en les nappant de liquides huileux (l’huile ne se mélangeant pas à l’eau, elle va se répandre sur la surface de votre spot) afin de créer un large halo olfactif sur la zone et inciter dans bien des cas les carpes à se nourrir. De mon côté j’utilise de l’huile de chènevis et surtout de l’huile de saumon, qui est un véritable aimant à carpes ! 


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Approche : par les amadouer tu commenceras…

Une fois les poissons localisés en surface, deux solutions s’offrent à vous :

Soit vous optez pour une approche rapide sans amorçage pour laquelle j’utilise en général du pain car je ne compte pas le nombre de situations où j’ai pu observer des carpes se nourrir de pain distribué par des passants aux canards et autres volatiles aquatiques présents sur votre coin de pêche favori… C’est d’ailleurs une arme redoutable sur les petits étangs privés comme il y en a chez moi et où les propriétaires nourrissent les canards et en même temps les poissons avec leurs restes de pain … Pour escher le pain, j’utilise depuis quelques temps un ustensile très pratique (Nash bread bomb) et qui facilite grandement les choses, la tenue à l’hameçon du pain étant souvent capricieuse … Des accessoires comme les « bugs » (imitations d’insectes) sont également efficaces dans ce genre d’approche.

Soit vous choisissez une deuxième option, que je pratique le plus souvent, en passant par l’étape séduction et mise en confiance en leur proposant quelques appâts disposés également de manière la plus discrète possible sur la zone (rester discret est important, surtout si les poissons sont près du bord, cachez vous, dispersez les appâts un par un pour éviter trop de bruit sur la surface,…). Pour se faire, j’utilise en général une fronde, plus rarement un bait rocket si les distances sont plus grandes. Cela va vous permettre d’une part de voir si les poissons sont enclins à se nourrir et ensuite de les conditionner sur vos appâts. Selon le nombre de poissons présents sur la zone vous allez également créer une concurrence alimentaire qui va forcément les encourager à se nourrir. Ne soyez pas pressé de jeter votre ligne à cette étape, laissez leur le temps de s’habituer à vos appâts et de se mettre en confiance, les résultats par la suite n’en seront que meilleurs. De plus, et chose qu’il n’est généralement pas possible de faire avec une approche classique au fond, il est très intéressant d’observer comment les carpes se comportent lorsqu’elles s’alimentent en groupe sur un amorçage.

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Amorcez plus ou moins généreusement selon les cas et à intervalles réguliers, puis cessez l’amorçage une fois que les poissons sont actifs et gobent vos croquettes les unes après les autres. Une fois les dernières croquettes aspirées, c’est le moment de lancer votre esche, les carpes étant en pleine recherche de leur pitance, ce sera le moment de déclencher une touche rapidement. Une fois la première touche enregistrée, remettez des appâts rapidement pour tenter d’en capturer d’autres !

Côté appâts pour l’amorçage, mon choix se tourne vers deux possibilités : soit des pellets flottants dédiés à ce genre d’approche, soit des croquettes pour chiens ou chats (attention, toutes ne sont pas flottantes !). Dans tous les cas, ces appâts auront été préalablement nappés d’huile de chènevis ou de saumon pour augmenter leur attractivité en créant un halo odorant sur la surface. Une astuce supplémentaire est de rajouter de la farine de krill sur les appâts nappés pour créer une enveloppe qui facilite leur manipulation et qui apporte une attraction supplémentaire sur la surface (la farine de krill étant flottante).

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En conclusion je dirais que c’est un type d’approche que j’apprécie tout particulièrement à certains moments de l’année car, comme le zig rig, elle permet de capturer des poissons lorsque les techniques traditionnelles de pêche sur le fond ne donnent pas de résultats. De plus, c’est une pêche de baroudeur qui ne nécessite pas beaucoup de temps pour être pratiquée et qui est très excitante. Quoi de plus kiffant que de voir une carpe s’approcher doucement et gober votre appât sous vos yeux !

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A vous de jouer !

Bonne pêche à tous !

LAMBERT Jérôme