Découverte de la pêche en Ardèche

Les vacances d’été approchant à grand pas, nous nous préparons à nous rendre en Bretagne pour quinze jours avec ma femme et mes deux garçons. Cependant, la crise sanitaire liée à la Covid-19 étant passée par là, une annulation de notre réservation est tombée courant du mois de Juin et nous impose donc soit d’annuler les vacances, soit de changer de plan…

Ayant des amis Ardéchois que nous n’avons pas vus depuis très longtemps et qui nous sollicitent régulièrement pour que l’on passe les voir, il n’en fallait pas moins pour valider cette mission ! Nous avions passés quelques vacances là-bas au début des années 2000, juste à côté de Vallon Pont d’arc, et j’ai toujours rêvé de pouvoir y retourner un jour pour y tremper mes lignes. Ce sera également l’occasion de leur présenter nos deux enfants. Evidemment, une fois ces vacances validées, je ne perds pas de temps pour négocier avec madame la possibilité pour moi de pouvoir aller pêcher deux à trois demi-matinées durant ces huit jours sur place…. Soyons prévoyants ! 

Bien se préparer !

Feu vert donné, et malgré que nous sommes à un bon mois de partir (un vrai dingue !), je commence ma réflexion concernant le matériel à prévoir (minimum nécessaire) et les appâts à emmener. Je valide l’option habituelle qui sera de mélanger des tigers XXL avec deux variétés de bouillettes. L’appétit des poissons de rivière étant grand en cette période estivale, j’opte pour des billes riches en protéines animales que sont les « Ail Foie » et les « Banane Kiwi », en 18 mm de diamètre. Il est donc temps de préparer mes esches à l’aide de Dropa car il est important de bien faire pénétrer le liquide dans les appâts. Un pot constitué de wafters Ail Foie et de wafters neutres seront imbibés de dropa « Ail Foie » et idem avec les « Banane Kiwi ». Quelques gouttes de manière très régulière (tous les deux-trois jours) et durant au moins deux à trois semaines permettent d’obtenir des appâts très attractifs.

Esches nappées de Dropa

Une fois la réflexion des appâts faite, je profite de l’occasion pour passer un coup de téléphone à Morgan « le sudiste », ami depuis longtemps et avec qui nous étions déjà pêcher l’Ardèche avec Jojo en 2018 en aval des gorges. Il connaît plutôt bien cette rivière et sera donc un allier précieux pour obtenir quelques infos supplémentaires sur le bief que je compte pêcher (notamment au niveau des postes et des accès assez difficiles sur cette zone liés à la présence de plusieurs campings qui longent la rivière). J’en profite également pour lui annoncer qu’on passerait le voir sur notre chemin du retour et il aura même la gentillesse de nous accueillir une nuit, avec du coup en prime une bonne soirée à passer ensembles !

Premier repérage et plus

Jour J, un mardi, nous voilà en route ! Devant arriver sur place en début d’après-midi et Laetitia qui nous accueille chez elle ne finissant son travail que vers 18H, nous profitons de l’après-midi pour aller nous balader sur le bief et faire un premier repérage. Il fait chaud et nous en profiterons pour piquer une petite tête aussi, ce qui suffira à motiver les deux petits monstres de nous suivre… L’accès proposé par Morgan qui se situe près du barrage en aval nous permet de garer la voiture très près de la berge, qui est visiblement très encombrée sur ce secteur. Un poste accessible se profile devant nous mais difficile de pouvoir y lancer ses lignes au vu de la végétation. Nous tombons sur un pêcheur qui débarque un de ses amis avec son zod et qui m’informe qu’il est installé depuis trois jours sur la berge d’en face. Il a touché quelques poissons mais exclusivement la nuit. Il aura la gentillesse de me conseiller un poste plus accessible qu’il a déjà pêché et qui se situe environs trois cent mètres en amont.

Une fois le point GPS trouvé nous nous rendons sur place et tombons sur un joli poste avec une petite plage de sable au centre  entourée d’arbres de part et d’autre. Idéal pour se baigner ! J’en profite pour amorcer quelques pelles en espérant pouvoir tenter ma chance dès que possible, la priorité étant avant tout de profiter des vacances en famille !

Trois jours plus tard, un vendredi matin, et voilà mon premier créneau pêche ! Ce sera une demie matinée de 5H à 9H, car après il commence à faire vraiment chaud et surtout la rivière se transforme en vraie autoroute à canoës ! Tellement motivé je me lève aux aurores et arrive sur place une bonne heure avant le lever du jour ! J’ai sans doutes aussi dû faire peur aux néerlandais présent sur place à mon arrivée nocturne et qui faisaient du camping sauvage juste devant le poste … Hum je ne serais pas tranquille mais je vais tenter ma chance quand même ! Un peu plus de trois heures de pêche plus tard et un chevesne au compteur, je plie mes cannes et rentre avec les croissants pour prendre le petit déjeuner en famille. Le nombre de sauts entendus nettement plus en amont me font penser qu’il faudra aller prospecter cette zone dès que possible…

Samedi fin d’après-midi, juste avant de prendre l’apéro et partager un barbecue avec Laetitia et sa famille invitée pour l’occasion, je m’octroie une  petite heure pour aller me balader au bord de l’eau. Je valide via le « maps », et avec l’aide de Laetitia, un nouvel accès aux berges qui se situe entre deux campings. Quelle galère ! Dès mon arrivée au bord de l’eau je tombe sur une place plutôt dégagée où sont entassés des dizaines de canoës... Hum voilà une mise à l’eau d’un des très nombreux loueurs du coin… Cela ne me dérangera pas tant que ça au vu de mes horaires de pêche mais je tente tout de même de me trouver un poste plus tranquille. Ploutch ! Tiens un saut ! Intéressant… Je me dirige vers l’aval ou je vois un poste situé non loin de la plage d’un camping. Et là surprise ! Je tombe sur des néerlandais qui y pêchent et qui sont entrain de photographier une jolie commune d’une dizaine de kilos… Parfait ! Les fish semblent être sur le secteur…

Le début de l’action

Du coup direction l’amont, ou je finis par dénicher un petit poste très sympa qui me permettra de lancer mes lignes et surtout de pouvoir rentrer facilement dans l’eau pour épuiser un éventuel poisson. Les sauts nombreux sur le secteur me confirment que je suis « at the place to Be ». C’est parti pour un sondage rapide à l’aide d’une canne et d’un plomb (matos limité). Je trouve une zone intéressante au milieu de la rivière, où de gros blocs de pierre immergés sont visibles sur l’amont et où la profondeur avoisine les trois mètres. Ce bief est plutôt large et les fonds sont durs et composés de galets et de strates calcaires. Une bonne trentaine de spombs plus tard me voilà de retour pour l’apéro, avec l’espoir de toucher une carpe ardéchoise dès que possible…

Banane Kiwi/Ail Foie

Dimanche 20H, je repars pour un nouvel amorçage avec un créneau pêche prévu le lendemain matin… J’aperçois toujours des sauts sur zone, tous les espoirs sont permis… Autant vous dire que j’ai eu du mal à m’endormir, impatient comme un gamin avant Noël !

Lundi 5H30, me voilà sur le poste. Ni une ni deux mes trois cannes sont montées, sachant que je me sers également d’une de ces cannes pour « spomber » en enlevant le plomb de mon clip et en enfilant le spomb sur mon agrafe. J’opte pour des bas de lignes combinés fluorocarbone et tresse souple avec terminaison en « slip d rig », montage que j’apprécie beaucoup actuellement. En guise d’eschage, wafters et bonhomme de neige tricheur avec une tiger XXL et une pop-up de 10 mm jaune Banane Kiwi. Une fois avoir mis une dizaine de spomb, me voilà en place avec mes trois cannes posées sur la même ligne d’amorçage, deux dessus et une à l’extérieur en aval.

Le calme de l’Ardèche et plus encore

Je bois un café et profite du moment… pas un vacancier (beaucoup doivent encore être en train de décuver de leur soirée sûrement), pas un bruit (hormis le vacarme des cigales bien  sûr), pas un canoë… quel calme ! Le kif total et un vrai dépaysement ! Soudain, vers 6H15, ma canne du milieu démarre, c’est parti pour le fun ! Un combat tout en puissance et c’est une jolie commune qui finit dans le triangle ! Parfaitement parfait comme dirais notre « JM » qui nous a quitté cette année ! Je suis aux anges et lui dédie cette carpe. Mon objectif est atteint, le reste sera du bonus. Pas le temps de mettre le fish sur le tapis, ma canne amont démarre à son tour ! Pif paf pouf et voilà une deuxième commune dans le filet !

 Une  belle prise

Quel début de pêche ! Avant de galérer avec deux fish pas contents dans l’épuisette (heureusement qu’il y avait un accès pour rentrer dans l’eau, c’est toujours mieux pour manipuler les poissons en sécurité), je sors ma dernière canne pour pouvoir directement réamorcer la zone.  Après la séance photo, les poissons relâchés et les cannes à nouveau en place, pas le temps de me poser que j’enregistre une nouvelle touche !

C’est vraiment le pied ! Une commune de plus sur le tapis ! Au vu des résultats et pour éviter de m’embêter de trop, je choisis de ne pêcher plus qu’à deux cannes en dédiant la troisième pour réamorcer.

Au final, à 9h avec l’arrivée des premiers canoës et de la chaleur, il est l’heure de plier avec 5 communes au compteur. Quelle matinée ! Je rentre rejoindre ma petite famille avec les croissants et un sourire jusque derrière les oreilles ! J’ai bien évidemment pris soin de réamorcer une quinzaine de spomb entre les nombreux canoës (quel délire d’ailleurs !) avant de quitter le poste… on ne sait jamais dès fois que je puisse revenir le lendemain matin avant de prendre la route…

Evidemment ce qui devait arriver arriva, sachant qu’on reprendrait la route ce mardi en début d’après-midi et au vu des résultats de la veille, me revoilà au bord de l’Ardèche pour cette dernière matinée lol ! Là c’est à nouveau le kif ! Deux cannes à l’eau « on the money » et on croise les doigts. L’activité est toujours présente, et mon wafters Ail Foie ne tarde pas à décoller ! Nouvelle commune au tapis. Le pied total ! Les derniers instants s’égrènent et ce seront au final trois poissons au compteur sur cette dernière matinée, avec au final que des communes calibrées entre 8 et 10 kilos et la dernière touche sera une petite carpe miroir !

 Carpe mirroir

Parfaitement parfait ! Comme quoi si on trouve les fish il n’y a pas besoin de passer beaucoup de temps au bord de l’eau pour avoir des résultats. L’approche avec les wafters préparés au dropa est également un gros plus à mes yeux lorsqu’on effectue des « speed fishing », et notamment les wafters neutres qui arborent de belles couleurs assez vives une fois imbibées (jaune pour le dropa Ail Foie et rose pour le Banane Kiwi) et qui se démarquent bien sur l’amorçage.

C’est sûr, je repars avec des étoiles plein les yeux et avec l’envie de revenir goûter à cette ambiance… Les cigales comme les carpes ardéchoises vont me manquer !

Merci de m’avoir lu et prenez soin de vous et des autres en ces temps tumultueux.

Jérôme

Ambassadeur Cap River