Fin de l'été, l'envie de retourner sur le fleuve se faisait ressentir avec ces premières fraîcheurs automnales. Après prospection d'un des biefs que j'ai pour habitude de pêcher, le choix du poste fût vite établi lorsque j'ai repéré plusieurs sauts trahissant la présence de poissons. Je décide alors de débuter un pré amorçage comme j'ai pour habitude de faire quand je viens dans le coin. L'Indian Spice est bien appréciée alors je leur dresse la table avec quelques kilos de friandises. Je suis conscient que cette portion ne regorge pas de gros sujets mais qu'importe il est possible d'enchaîner pas mal de touches avec des carpes de tailles modestes mais procurant de rudes combats dans le courant. Et qui sait pourquoi pas une surprise...

Après une semaine de préparatifs, il est temps de savoir si l'approche est payante. Au bout de quelques minutes, déjà un client, mais pas celui recherché. En effet c'est un silure d'un mètre qui sème le doute. Et si je les avais conditionnés ? Heureusement je n'en reverrais plus un seul durant la session. Les touches s'enchaînent et les communes sont bien réceptives.

Au beau milieu d'une nuit, nouveau départ, mais cette fois le poisson ne se comporte pas de la même façon. Peu de rushs mais des coups de tête nerveux. Après quelques minutes, dans la lueur de la frontale je vois arriver ce petit poisson et à la vue de sa ligne dorsale je sais alors que je tiens une miroir du fleuve. Une fois dans la filoche, elle se met sur le flanc et là, c'est l'extase. Des écailles parsemées sur tout le corps. Un joyau que la nature m'offre. Le jour se lève bientôt, je la laisse se reposer tranquillement pendant que le thé chauffe, profitant du réveil matinal et brumeux du site.

La session se terminera avec quelques poissons supplémentaires mais je retiendrai surtout cette pépite venue embellir cette sortie qui, au-delà de sa petite taille, par sa beauté immaculée, aura réussi à me faire vibrer.

Morgan, ambassadeur Cap River